Guerre contre le Canada !

Lorraine E. Weinrib

Lorraine E. Weinrib

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La guerre contre le Canada !  Le professeur de droit Weinrib (ex-ministère de la Justice de l’Ontario) compare le « rapatriement » de 1982 à une « défaite à la guerre »

 
L‘existence d’un coup d’État reconnu par Strayer lui-même, son principal architecte, est corroborée en de nombreux endroits.  La professeure de droit Lorraine Weinrib, par exemple, tout en essayant de dissimuler le coup d’État dans lequel elle a également joué un rôle, a eu le malheur de décrire le « rapatriement » frauduleux de 1982 comme équivalant à une « défaite à la guerre » pour le Canada.  Un amendement constitutionnel n’est ni un « traumatisme », comme le dit Barry Strayer, ni une « défaite à la guerre ».  En revanche, une « défaite en guerre » détruit la constitution de la puissance perdante, qui est alors remplacée par une constitution choisie par le vainqueur.

Dans sa conférence intitulée « Justifying Oakes » pour le Symposium de la Revue de droit d’Ottawa (« The Past, Present and Future of Section 1 of the Canadian Charter of Rights and Freedoms ») le 9 février 2012,1 la technique de la professeure de droit constitutionnel Lorraine E. Weinrib pour couvrir le coup d’État de 1982 sur le Canada — et son propre rôle dans ce coup d’État pour le gouvernement de l’Ontario — est de louer et d’exalter chacun de ses aspects inconstitutionnels, illégaux et anti-démocratiques comme si chacun d’entre eux était constitutionnel, légal et démocratique.

Mais « démocratique » signifierait que le peuple canadien a voté pour le renversement de ses propres institutions.  Or, on ne leur a même pas demandé de voter, sans doute parce qu’il était illégal de le faire.  Plus précisément, si on le leur avait demandé, ils auraient dit « non ».  Ce qui aurait été inacceptable pour ceux qui étaient « mécontents », comme nous le verrons plus loin.  Par conséquent, un coup d’État a été imposé.

Le coup d’État de 1982 sur le Canada, dissimulé derrière la fraude d’un prétendu « amendement constitutionnel », et cette fraude elle-même dissimulée derrière la fraude du « consentement substantiel », n’était donc pas une révolution « populaire ».
 

Le summum de l’euphémisme

Le Parlement du Canada

Le Parlement du Canada


 
Weinrib qualifie le coup d’État contre le Parlement de « transition étonnante », de changement constitutionnel « spectaculaire », qui s’est produit parce que « nous », dit-elle, « étions insatisfaits » des « institutions » (c’est ici qu’intervient le plus important) « que nous ne pouvions pas changer ».

« Nous » ne signifie pas le peuple canadien.  « Nous » signifie ceux qui ont détourné le pays.  Par « institutions », Weinrib entend le Parlement de style britannique et les assemblées législatives provinciales des fondateurs de la patrie nationale du Canada.

Le Parlement de type Westminster et les législatures de 1867 sont permanents, c’est pourquoi « ils » (les conspirateurs) ne pouvaient pas les « changer ».  Et les « changer » (c’est-à-dire les remplacer) n’était pas un « amendement constitutionnel » mais un coup d’État constitutionnel et parlementaire.  La « Charte » de 1982 a fait tomber le Parlement du Canada.  Dans son sillage, les assemblées législatives provinciales d’un bout à l’autre du pays ont vacillé sous le coup — avant de basculer et d’être emportées par la mer.

Dans le sillage du coup d’État, un tsunami s’est déclenché qui fait encore aujourd’hui le tour du monde, l’engloutissant sous des vagues successives de constitutions « coup d’État », utilisant le pauvre Canada « vaincu » comme « modèle ».

Weinrib qualifie la conspiration criminelle entre le régime Trudeau et les premiers ministres des provinces qui ont organisé le coup d’État de « riche débat ».  Weinrib parle de ce que la « Charte » de 1982 (le coup d’État) a réellement fait au Canada lorsqu’elle a été « ajoutée » à la Confédération (les structures politiques et juridiques de 1867).

Dans « Canada’s Charter of Rights : Paradigm Lost ? », 119-178, Review of Constitutional Studies, Vol. 6, No. 2, 2002, à la page 120, Weinrib écrit :

« Premièrement, l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés s’est faite sans les événements précipitants qui ont poussé d’autres nations à franchir cette étape, comme la révolution, la défaite en guerre, ou la reconstruction du gouvernement à la fin d’un régime … »

Ce sont en effet les mots d’un professeur de « droit »:  Lorraine Eisenstadt Weinrib, conseillère constitutionnelle auprès du gouvernement de l’Ontario à l’époque du coup d’état du rapatriement.

Canada's Constitutional Revolution par Barry Lee Strayer

Canada’s Constitutional Revolution par Barry Lee Strayer

Comme Barry Lee Strayer, dans son livre au titre euphorique sur le renversement, (Constitutional Revolution), et dans ses conférences Cronkite, Weinrib assimile la Charte de 1982 à une « révolution ».

Qu’est-ce qu’une « révolution » ?  Mon dictionnaire WordWeb de Princeton donne trois significations claires (traduction):

1.  Un changement drastique et profond dans les façons de penser et de se comporter

2.  Le renversement d’un gouvernement par ceux qui sont gouvernés

3.  Un seul tour complet (axial ou orbital).

Les peuples fondateurs du Canada n’ont pas renversé leur gouvernement en 1982, pas plus que les Russes n’ont renversé le leur en 1917.

Dans son article de 2007, « “This New Democracy …” : Justice Iacobucci and Canada’s Rights Revolution » pour The University of Toronto Law Journal, Vol. 57, No. 2, Education, Administration, and Justice : Essays in Honour of Frank Iacobucci (Spring, 2007), pp. 399-413, à la page 403, Weinrib chante à nouveau la litanie (traduction):

« Il est néanmoins difficile pour tout système juridique de passer d’une démocratie législative à une démocratie constitutionnelle fondée sur les droits.  C’est particulièrement le cas pour un pays comme le Canada, où la transition n’a pas été précipitée par une expérience bouleversante, comme un changement de régime, la disparition d’un État en déliquescence ou une défaite dans une guerre mondiale.  De telles expériences convulsives répudient ce qui a précédé, signalant souvent le besoin de nouvelles constitutions globales et de nouvelles institutions pour leur donner vie ».

Madame sous-entend qu’au Canada, les Britanniques d’Amérique du Nord, les peuples fondateurs du Canada, ont « répudié » leur propre histoire et renversé leur propre Parlement en 1982.

L’ironie de la situation est que Weinrib nie que le coup d’État de 1982 fondé sur la Charte s’est accompagné d’un « changement de régime ».&nbsp ; En fait, le Canada a connu un véritable « changement de régime » sur le modèle de la Rhodésie du Sud lorsque le marxiste M. Trudeau s’est accroché à un poste qu’il n’occupait pas légalement en raison de la nullité de son serment, et a imposé la « nouvelle constitution ».

Remarquez que Barry Lee Strayer, dans sa conférence Cronkite n° 1, page 3-4, fait référence à la fois au coup d’État de Ian Smith en Rhodésie du Sud et au coup d’État américain de 1776, qui n’étaient pas des « amendements constitutionnels », mais auxquels M. Strayer compare le soi-disant « rapatriement » de 1982.

Le ton de Weinrib est en outre cohérent avec celui de Strayer.  A la page 3-2 de ses Lectures de 1982, Strayer déclare :

« Au cours des deux dernières années, notre pays a subi un traumatisme constitutionnel … ».

L’amendement constitutionnel n’est pas un traumatisme.  Plus concrètement, selon Weinrib, l’imposition de la Charte était similaire au sort d’une nation après une défaite à la guerre.  Et, dit Weinrib, par implication nécessaire, la Charte a reconstruit le gouvernement … à la fin d’un régime.


Note de bas de page

1.  Une vidéo de la conférence en anglais a été téléchargée sur YouTube sous le titre « Situating Section 1 : A Framework for Thought », uOttawa, Faculté de droit, Section de common law, publiée le 30 avril 2012.  Elle dure 40 minutes et 6 secondes.