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Conférences Cronkite 1982
Rapatriement et légitimité constitutionnelle

B. L. Strayer

Conférence I

Je suis doublement honoré d’avoir été invité à présenter les conférences commémoratives Cronkite pour 1982.

Tout d’abord, je suis heureux de pouvoir participer à la commémoration d’un homme dont la vie et la carrière ont été si importantes pour cette institution, cette communauté, cette province, ce pays et les centaines d’anciens étudiants et collègues qui, comme moi, ont été profondément influencés par lui.  Je garde de lui des souvenirs nombreux et variés, la plupart teintés de ce mélange de perspicacité profonde et de sens de l’humour que l’on associe au doyen Cronkite.  Pour moi, il était professeur et doyen lorsque j’étais étudiant à la faculté de droit ; plus tard, il a été mon employeur et collègue lorsque j’étais instructeur débutant ici ; encore plus tard, il a été mon collègue lorsque nous étions tous deux membres de la délégation de la Saskatchewan aux conférences constitutionnelles du début des années 1960 ; il a été mon voisin lorsque je suis retourné à la vie universitaire à Saskatoon ; et il a toujours été un ami.  D’une manière générale, Dean Cronkite a nourri la pensée critique et le sens de l’objectif social chez ceux qui étaient réceptifs à de telles influences.  En particulier, je suis convaincu que son influence a fait de la Saskatchewan un producteur majeur et un exportateur important d’avocats publics pour le Canada.  J’ai souvent été frappé par un certain type de commentaire que j’ai entendu dans de nombreux endroits de ce pays où il y a des rassemblements de juristes constitutionnels — le commentaire selon lequel “il semble y avoir beaucoup de gens de la Saskatchewan ici”.  Je ne m’attarderai pas sur les preuves empiriques, mais je pense pouvoir attribuer la responsabilité de ce phénomène, directement ou par procuration, à la longue domination de l’enseignement juridique dans cette province par le doyen Fred Cronkite.

Outre son érudition, son enseignement et son influence dans les affaires publiques, il était humain.  C’est peut-être là le plus grand héritage qu’il ait laissé à ceux dont il a touché la vie et la carrière.

J’ai bien sûr l’honneur de suivre les deux illustres conférenciers précédents de Cronkite, l’honorable E.M. Hall qui a donné la première série en 1978 et M. Arthur Maloney, Q.C., qui a donné la deuxième série en 1980.  Je suis ravi d’être associé, de près ou de loin, à ces deux messieurs.  Ce n’est pas la première fois que je suis le leadership de M. le juge Hall, puisque j’ai été son étudiant, puis un collègue au sein du premier comité de réforme du droit de la Saskatchewan, dont il était le président et moi le secrétaire, et qu’à une ou deux reprises, j’ai été avocat stagiaire à son tribunal.  Tout en

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